Ep 09 – 7 points importants à retenir du livre « How to be everything » d’Emilie Wapnick

Notes de l’épisode 

Pour nos recherches sur le sujet des multipotentiels et des slasheurs, nous sommes amenés à lire de nombreux livres et nous nous sommes dit qu’il serait bien d’en résumer quelques uns pour vous. Nous avons donc aujourd’hui décidé de vous parler du livre « How to be everything » d’Emilie Wapnick et vous faire la liste de 7 points qui nous ont marqué dans cet ouvrage et qui pourront sans doute vous servir à mieux comprendre votre multipotentialité. Nous l’avons enregistré sous format audio pour l’épisode 9 du podcast mais vous pouvez également retrouver chaque points détaillés ci-dessous dans cet article.

A Propos de l’auteur

Emilie Wapnick vient du Canada, plus précisément de Montréal. On peut dire que c’est elle qui a popularisé la notion de multipotentiel par sa conférence TEDx et aussi par son site Puttylike. À la fois auteur, philosophe, designer, musicienne, réalisatrice, entrepreneur, on peut dire qu’elle connait son sujet !

La définition du multipotentiel selon Wapnick

Sa définition est proche de celle que vous pouvez trouver dans l’article « Dessine moi un multipotentiel ». Ce sont des personnes avec une curiosité débordante qui les pousse à découvrir de nombreux domaines et souvent en même temps. Elles sont également d’une grande créativité. Dans son premier chapitre elle explique très bien la problématique et les questionnements que l’on peut rencontrer  :

  • Est-ce que je trouverai ma vocation ?
  • Est-ce que j’ai une vocation ?
  • Est-ce que je l’ai rencontré et laissé tomber par hasard ?
  • Est-ce que ce sera la prochaine chose ?
  • Est-ce que je vais être heureux/se dans un boulot ?
  • Est-ce que je vais encore changer ?

Elle explique que la vocation est un mythe qu’elle rapproche du destin et parle de la dangerosité de s’enfermer dans la peur de rater sa destinée. La vocation du multipotentiel est d’avoir plusieurs vocations.

#1 Le deux types de multipotentiel : simultané et séquentiel

Elle décrit deux grandes familles de multipotentiel : ceux qui vont faire les choses en simultané (plusieurs jobs, plusieurs études, plusieurs livres, plusieurs sujets de recherche) et ceux qui vont travailler de façon séquentielle en se dédiant pleinement à ce qu’il font pour ensuite passer à autre chose. Savoir dans quelle catégorie vous vous situez est une aide pour mieux se comprendre et s’organiser.

#2 Les challenges

Les principaux challenges d’un multipotentiel se situent dans trois grandes aires qui sont le travail, la productivité, et l’estime de soi.

Le travail – Mettre un nom sur notre caractéristique permet de mieux comprendre pourquoi l’idée de ne faire qu’un seul travail est source d’angoisse. Mais cela n’enlève en rien la quête incessante du « ok, mais avec quoi je vais gagner de l’argent ? »

ProductivitéIl est nécessaire de trouver son propre système de productivité. Et cela encore plus lorsque que l’on a plusieurs activités car un processus clair et efficace permet de nous concentrer.

L’estime de soi – Les problèmes rencontrés sont souvent de la culpabilité et de la honte, la problématique d’être à nouveau un débutant, la peur de ne pas être le meilleur, le syndrome de l’imposteur, les critiques externes, la question qu’est-ce que tu fais dans la vie.

Ce sont tous des challenges et des obstacles à surmonter afin de bien s’ancrer et bien vivre sa multipotentialité.

#3 Les grands obstacles émotionnels

Nous les connaissons tous, ce sont ces petites voix dans nos têtes, celles qui nous critiquent et nous jugent. Et pour s’en défaire le mieux encore reste d’apprendre à bien se connaitre. Il est nécessaire de bien connaitre ses forces et ses faiblesses, de prendre confiance en soi. Mais dans tous les cas, il est important de faire face à ses doutes pour comprendre nos insécurités. Emilie nous parle de ces principaux obstacles et nous donne ses réflexions à leur sujet.

• La culpabilité et la honte

Souvent, on s’investit à fond dans un projet, convaincu que c’est le bon, pour ensuite sentir peu à peu l’ennui arriver ainsi que le besoin de passer à autre chose. Cela génère alors de la culpabilité et la honte de s’être trompé. On a le sentiment d’abandonner une nouvelle fois quelque chose dont on était pourtant convaincu de sa réussite. À ce sujet, elle nous rappelle que :

  • Partir dans toutes les directions et avancer sur de nouveaux projets font partis intégrante de la multipotentialité.
  • Vous n’êtes pas ce que vous faites. Vous n’êtes pas juste votre métier, vous êtes bien plus que ça.
  • Il est préférable de transformer le « c’est ça, c’est ce que je veux faire » en un « essayons ceci pour un moment » et revoir ses attentes.

• Être un débutant, encore et encore

On peut se sentir vulnérable et dans l’inconfort de devoir recommencer du début, encore fois. On se sent alors frustré de ne pas être déjà entrain de pratiquer facilement ce que l’on veut faire. Ce sentiment d’impatience et de frustration peut être vecteur d’abandon et de départ pour certains.

  • Il faut accepter que la médiocrité est nécessaire pour apprendre
  • Apprendre à travailler sur des périodes plus courtes et fréquentes
  • Apprendre à faire preuve de bienveillance envers soi même
  • Tenir compte de ses petites victoires

• Le syndrome de l’imposteur

On en parle souvent car il est très présent chez le multipotentiel. Il s’agit de se sentir illégitime dans son poste. De penser qu’en vérité, vous fraudez dans votre travail ou votre domaine et qu’un jour vos collaborateurs, mais aussi vos proches s’en rendront compte en pointant votre incompétence. Ce qui est « drôle » , c’est que ce syndrome à tendance à augmenter au fur et a mesure que les opportunités, le succès et les évolutions de carrière se présentent. Ce livre nous dit que :

  • Si vous étiez un imposteur, vous ne vous poseriez pas la question de savoir si vous êtes à votre place. Un imposteur trompe pour son profit alors que le multipotentiel est poussé par une profonde passion et fait de son mieux pour faire du bon travail.
  • Recentrez-vous sur le travail ! Le syndrome de l’imposteur apparait lorsque que l’on pense à ce que les autres vont penser de nous. Se focaliser sur le travail permet de se démontrer par des actions concrètes que l’on sait ce que l’on fait. Il s’agit de transformer le négatif et les peurs qui nous envahissent en actions concrètes.
  • Sachez que tout le monde est touché au moins une fois dans sa vie par le syndrome de l’imposteur.

• Autres obstacles et tips également abordés dans le livre

  • les critiques externes,
  • le coming-out du multipotentiel,
  • l’importance de la patience,
  • se séparer des personnes qui doutent de vous et vous critiquent,
  • trouver une communauté avec qui partager,
  • avoir une collaboration avec un autre multipotentiel,
  • se donner le droit d’être qui l’on est.

Cela implique évidemment un travail sur soi, sur ses compétences, sa confiance et ses peurs.

#4 Les super pouvoirs du multipotentiel

La synthèse d’idée  – Les multipotentiels arrivent facilement à synthétiser des idées à la croisée de leurs multiples domaines de compétence car ils prennent des concepts apparemment sans rapport les uns aux autres pour proposer quelque chose de nouveau. D’ailleurs Emilie cite plusieurs exemples dans l’histoire de personnes multipotentielles qui ont apportées des solutions innovantes à des problèmes qui pourtant paraissaient insolubles.

L’apprentissage rapide – C’est le facteur passion et le fait d’apprendre rapidement. Cela frôle parfois l’obsession quand on est fasciné par un sujet et on peut s’immerger dans de longues recherches pour comprendre et apprendre. Nous sommes aussi habitués à être des débutants et à sortir de notre zone de confort et cela accélère grandement le processus d’apprentissage.

L’adaptabilité – Qualité cruciale dans un contexte en grand changement.

La capacité de recul – de voir plus grand, de voir les relations entre les choses et de les considérer comme faisant parti d’un tout.

L’empathie – On a tendance à créer facilement des connexions avec les gens, à s’intéresser à la nature humaine. Les multipotentiels sont généralement des personnes qui savent écouter et font donc preuve d’une grande empathie. Nous devons apprendre à reconnaître ces super pouvoirs et les prendre en compte pour en faire de véritables alliés.

#5 Les composantes pour une vie heureuse de Multipotentiel

Il s’agit d’envisager sa vie non pas comme un plan de carrière linéaire mais comme un designer, à l’image du mindmapping ou d’un brainstorming. Emilie nous parle principalement de travailler 3 éléments :

  • L’argent Cela consiste à se libérer des croyances limitantes qui nous sont inculquées par l’éducation, nos croyances et la société, de nos problèmes financiers et de ses peurs financières.
  • La quête de sens Pour un multipotentiel il est important de donner du sens à ce qu’il fait. Il faut que cela ait un impact dans le monde. Se demander pourquoi on fait ça, pour qui, quel est le but. Il faut que cela sonne juste. Connaître ses pourquoi permet de se battre contre le manque d’intérêt.
  • La variété Vous connaissez sans doute le dicton « trouve quelque chose que tu aimes et tu n’auras plus jamais à travailler dans ta vie ». Loin d’être incorrect, il ne correspond pourtant pas au profil du multipotentiel qui, par nature, a besoin d’avoir de la variété pour être heureux. La variété peut-être dans plusieurs boulots, ou dans un seul.

Définir la « Big Picture » est quelque chose de très important et permet de comprendre ce que l’on fait et pourquoi. (On vous renvoie à l’article sur l’ikigai qui propose justement un exercice sur le sujet )

#6 Les quatre grands modèles de travail du multipotentiel

1 – L’approche de Groupe aussi appelé « avoir un métier parapluie » 

Cela consiste à avoir plusieurs casquettes et activités au sein d’un même métier et mener des projets multidisciplinaires dans lesquels ces multipotentiels peuvent appliquer des capacités diverses. Ils veulent que leur travail reflète pleinement (ou presque) leur identité et ressentent beaucoup d’anxiété lorsqu’ils ne voient pas de lien entre les activités qu’ils exécutent. On peut citer quelques exemples de métiers parapluie: chef de projet, manager, entrepreneur…

2 – Le Slasheur

À l’image du slash, la barre oblique informatique, ces multipotentiels cumulent plusieurs métiers en parallèle. Généralement ils passent par 2 étapes pour trouver leur équilibre de vie :

  • Étape 1 : Ils passent d’un emploi à temps plein à un travail à temps partiel en faisant le même travail qu’auparavant.
  • Étape 2 : Ils acceptent d’autres opportunités à temps partiel qui deviennent slash n°1, slash n°2, slash n°3 et réitèrent jusqu’à obtenir une quantité durable de slashs en termes de but, d’argent et de variété, qui leurs permettent de se mettre en freelance.

Ce qu’on peut dire d’eux c’est qu’ils aiment alterner fréquemment entre différentes zones d’activités et apprécient de travailler dans des domaines spécialisés ou des marchés de niche, mais sans le compromis de devenir des spécialistes. Les slasheurs ne se soucient pas de savoir si leurs passions s’unissent logiquement pour représenter leur identité. Ils valorisent plus de liberté et de flexibilité que la stabilité. C’est un modèle dans lequel on retrouve souvent des artistes.

3 – Le modèle Einstein

Ce modèle a été nommé d’après le génie de la relativité et consiste à avoir un travail qui vous permet de vivre tout en vous laissant suffisamment de temps à côté pour vous dédier à vos passions. Ces profils préfèrent la stabilité à la flexibilité et veulent que le travail rémunéré soit intéressant, sans qu’il soit nécessairement la partie la plus importante de leur vie. Pour eux il s’agit de trouver du sens et de la satisfaction en poursuivant leurs passions comme passe-temps.

4 – Le Phœnix

C’est se dédier à une carrière pendant quelques années puis changer complètement de domaine. Ce processus est répété plusieurs fois dans la vie de ces multipotentiels. On peut dire en quelque sorte qu’ils vivent plusieurs vies en une seule tel un phoenix. Habituellement, ils sont confondus avec des spécialistes et présentent souvent les caractéristiques suivantes :

  • Ils sont obsédés par un sujet pendant une longue période de temps.
  • Ils vont profondément dans des domaines spécifiques et dans les détails, si nécessaire, pour accomplir quelque chose.
  • Ils n’ont pas besoin de variété quotidiennement pour passer une bonne journée.

Voici les quatre modèles de travail que l’on peut trouver dans ce livre. Mais n’oubliez pas qu’en tant que multipotentiel cela peut bien évidemment changer. Vous avez toute liberté de mixer ces différentes approches et de ne pas vous cantonner à un seul modèle toute votre vie.

#7 Apprendre à structurer son temps

Il s’agit d’apprendre à comprendre son tempo, son rythme et savoir quand partir. Comprendre que le multipotentiel quitte souvent quand il n’est plus stimulé, que cela devient répétitif pour lui ou qu’il a compris les grandes lignes. Les premiers signes qui apparaissent et qui sonnent l’alarme sont l’ennui, la fatigue et la peur.

En conclusion

Voilà les 7 grands axes du livre que nous voulions mettre en avant. Il a été écrit par une multipotentielle pour des multipotentiels et est une réelle invitation à embrasser et vivre pleinement sa multipotentialité. C’est un ouvrage facile à lire, que l’on a apprécié, et, bien qu’il ne soit pas encore traduit en français à l’heure où nous rédigeons cet article, on ne peut que vous conseiller de le lire. Vous y trouverez des exercices et bien d’autres pistes de réflexion. En tout cas nous, il nous a permis d’approfondir quelques notions et notamment au sujet des approches de travail, des obstacles rencontrés et nous a donné quelques pistes pour des solutions concrètes. Émilie Wapnick ne manque pas de nous rappeler le besoin d’avoir des équipes composées de spécialistes et de généralistes, et qu’il faut respecter chaque profil et leur besoin d’épanouissement professionnel.

Dites nous si vous avez appréciez ce résumé, et si c’est le cas n’hésitez pas à nous faire découvrir d’autres livres sur le sujet ou à nous demander d’autres synthèses de livre dans les commentaires ou la Kommunauté. A bientôt !

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Retrouvez ici les liens cités dans le podcast

Timing de l'épisode

00:02:00 #1 Les grandes familles de multipotentiel

00:02:19 #2 Les challenges

00:03:22 #3 Les obstacles émotionnels

00:06:27 #4 Les super pouvoirs des multipotentiels

00:07:40 #5 Les composantes pour une vie heureuse

00:08:58 #6 Les quatre grands modèles de travail du multipotentiel

00:11:23 #7 Apprendre à structurer son temps

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Par Stéphanie28 juin 2018 📰 Article, 🎙️ Podcast6 commentaires

À propos de l'auteur, Stéphanie

Artiste photographe, tatoueuse, auteur, graphiste, accompagnatrice en bien-être, Stephanie est co-fondatrice de Kmeo et se dédie à l’accompagnement des profils multipotentiels et slasheurs.

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  • Wouah ! Bravo pour cette idée de site, merci pour ces recherches 👍 Je comprends un peu mieux mon parcours professionnel ! 😁

  • Votre résumé est très bien fait. Cela me fait penser à plusieurs choses. C’est vrai que l’idée de vocation est une illusion entretenue dès l’enfance avec la fameuse question « que veux tu faire quand tu seras grand », même si certains ont une vocation dès leur plus jeune âge.
    L’idée de vocation peut quand même être intéressante parce qu’elle nourrit un rêve, un désir qui se confronte ensuite avec la réalité (nos capacités, les modalités de sélections, les écoles disponibles, l’argent dont on dispose pour les études, …). Je voulais piloter des avions grande vitesse 🙂 mais je ne suis pas devenue pilote malgré ce rêve et tout va bien. Reste que le système d’orientation et d’accompagnement professionnel des ados est assez opaque pour les enfants comme pour les parents. Bcp pensent que cela se réduit à des tests.
    Une autre chose m’interpelle aussi dans ce résumé : c’est la productivité. Aujourd’hui, je vois des salariés qui se sentent très déconnectés de la productivité. Soit ils produisent des dossiers dont ils ne savent pas comment ils seront exploités, soient ils produisent des objets mais n’en sont pas vraiment remerciés directement, soient ils produisent des services mais finissent par se faire happés par les contraintes multiples. Ils reviennent à la question « pourquoi » sans cesse, alors qu’on leur demande tout le temps de répondre au « comment ». Les deux questions sont importantes en fait. Savoir répondre à « comment » permet de réfléchir sur les modalités de travail, se demander « pourquoi » donne du sens. Mais souvent, ceux qui répondent à ces questions sont au service de direction. Les salariés ne sont pas consultés. C’est ce qui m’a amené à lire de la documentation sur le management démocratique et notamment le livre « Le patron qui ne voulait plus être chef ». Et c’est aussi ce qui amène de nombreux salariés à quitter leur boite pour créer leur propre entreprise. Et du coup parfois à découvrir leur multipotentialité !

    • Très juste Carole ! La question du « Pourquoi » est fondamentale. Simon Senek en parle d’ailleurs très bien dans son livre « Start with Why » et dans sa conférence TED.

      Malheureusement, ils rappellent aussi que pas mal d’entreprises connaissent leur « quoi », certaines leur « comment » mais peu connaissent véritablement leur « pourquoi ».

      Au final, beaucoup d’employés quittent leur job car ils n’en saisissent plus le sens.

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