Ep 19 – Le burn out, c’est une petite mort – Sylvia Ferrari

Notes de l’épisode – notre invitée : Sylvia Ferrari

Ah… le Burn-out. Qui n’en a pas déjà entendu parler ? C’est un mal qui sévit de plus en plus dans notre société et qui touchent de nombreux multipotentiels.

Le burn-out, qu’il soit lié à une situation professionnelle ou personnelle est un sujet qui revient très souvent dans les conversations. Et nous sommes ravis de pouvoir en parler aujourd’hui avec Sylvia Ferrari, une passionnée de théâtre, de chant et de photographie qui, à 40 ans, découvre sa multipotentialité et son profil TDAH suite à un burn-out.

Aussi appelé « épuisement professionnel » en France, il a aujourd’hui plusieurs approches et définitions. En effet, les symptômes et le vécu peuvent fortement varier selon les personnes mais son démarrage (le burn) est principalement lié au milieu professionnel et peut parfois avoir des manifestations assez impressionnantes.

Cela commence souvent par des petits symptômes récurrents, des signaux d’alarmes qui se déclenchent mais qui sont régulièrement ignorés par manque de temps et surtout car la tête considère qu’il faut continuer à travailler. Ceux-ci s’amplifient jusqu’à arriver à des effets auxquels on ne peut plus fuir : perte de voix (comme nous l’expliquait Jordane dans l’épisode 10 du podcast), impossibilité de bouger, anesthésie émotionnelle, pertes de mémoire, paralysie, troubles de la vue, maladies…

« À un moment donné, c’était une surcharge de travail. C’était tout le temps essayer de trouver des solutions pour l’amélioration des projets, de l’équipe… Et en fait j’avais beau faire, beau mettre en place, essayer de faire au mieux, il y avait tout le temps des bâtons dans les roues et des problématiques. Il n’y avait jamais quelque chose qui se passait correctement.Et au bout d’un moment, c’est mon estime et ma confiance en moi qui ont été touchées, à me dire « En fait je ne suis pas bonne, pas du tout compétente ». Et comme j’ai un gros syndrome de l’imposteur, ça a été compliqué pour moi de me dire que non, j’étais compétente mais que ça prendra du temps. Je voulais aussi satisfaire (avec ce besoin de reconnaissance que l’on a tous un peu) mon président et mon équipe et comme je n’y arrivais pas. Ça a été une espèce de tout. »

La plupart du temps ce n’est pas la quantité de travail en elle-même qui crée le burnout mais c’est la quantité de pensées et d’attentes vis-à-vis de soi qui font flamber. C’est pour ça que j’aime bien le comparer à une machine à laver en plein essorage qui serait en accélération permanente jusqu’à perdre le contrôle de la vitesse du tambour (les pensées), se casser, flamber en continuant à tourner (un peu comme une roue folle suite à une explosion de voiture dans un film de Michael Bay…).

Ce sont les pensées permanentes d’un cerveau en plein déni ou négociation sur son état physique qui vont déclencher cet état. Le sentiment de ne pas en faire assez, de devoir / pouvoir faire mieux, de ne jamais être satisfait, de ne pas se poser, de ruminer en permanence. Une dissonance entre nos valeurs et notre travail, un syndrome de l’imposteur trop présent, une faible estime de soi, une intégrité professionnelle non réciproque… Ce sont des choses que les profils multipotentiels et que beaucoup d’autres neuro-atypiques connaissent bien.

Et, bien que le processus du burn-out semble soudain, il est en préparation depuis longtemps, parfois depuis des années.

« Le burn-out pour moi ça a été une petite mort, je me suis sentie mourir. C’est comme si je traversais une espèce de vallée désertique où il n’y avait rien qui se passe. Et paradoxalement, mon cerveau travaillait à foison pour trouver des solutions. Peu importe ce que c’était, il fallait que je trouve quelque chose au lieu de prendre les choses à l’envers et de profiter de cette période de calme. Ce n’est qu’à partir de la troisième semaine d’arrêt où je me suis dit « je vais profiter, je vais prendre le temps ». »

Le burn-out est à dissocier de la dépression qui n’est pas forcément liée au travail mais peut en être un facteur aggravant. Le burn-out met toujours la personne en situation de stress chronique, ce qui n’est pas toujours le cas de la dépression. Et c’est ce stress chronique qui enclenche un processus de sur-réflexion cérébrale qui met du temps à se calmer.

Bien que très violent, il est aussi un chemin de reconstruction et une véritable invitation à la rencontre de soi. Il s’agit d’un « stop » énorme qui nous invite à poser les yeux sur nos automatismes, à revoir notre positionnement et à faire des changements parfois radicaux.

J’ai toujours été très touchée par cette phrase de Muriel Robin durant une interview sur sa disparition de la scène médiatique :

« Le burn-out, on est dans une maison dont les quatre murs sont intacts mais dont l’intérieur est cramé. La dépression, on ressent qu’on est triste, que les autres sont tristes. On a de la compassion, un avenir, on ressent des choses. Le burn-out, on ne ressent plus rien »

Nous vous invitons à découvrir cet épisode rempli de détails et d’information où Sylvia nous parle de cette période compliquée, de son diagnostic TDAH et des conséquences que cela a eu dans sa vie.

Nous y abordons aussi longuement le sujet du théâtre en tant que pratique réparatrice car en effet, elle développe aujourd’hui un projet théâtral et anime des ateliers qui permettent une véritable libération de son enfant intérieur, une acceptation émotionnelle et une reconnexion à soi. Que cela soit le théâtre classique ou celui de la commedia dell’arte, cet art permet non seulement d’apprivoiser, de découvrir et de vivre tout un florilège d’émotions de façon sécurisé, mais aussi de se retrouver en tant qu’enfant en train de jouer avec d’autres grand enfants…

Bonne écoute et si cet épisode vous a plu, pensez à le partager et à nous laisser 5 petites étoiles et un commentaire sur iTunes !

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Timing de l'épisode

00:01:42 - Présentation

00:02:52 - Son expérience du burnout

00:08:42 - Qu’est-ce que ça a impliquait le fait de découvrir sa multipotentialité ?

00:10:27 - Comment s’est manifesté son burnout ?

00:13:26 - Quelles sont les étapes qui l’ont menées au burnout ?

00:16:50 - Combien de temps ça a pris ?

00:27:49 - Quels sont les facteurs qui l’ont remis dans une pente ascendante ?

00:35:48 - La séparation corps/âme

00:39:02 - Son projet en relation avec le burnout

00:41:18 - En quoi le théâtre permet à apprendre sur ses émotions ?

01:01:29 - Questions rapides

01:01:37 - Un livre qu’il conseille régulièrement

01:03:04 - Une application qu’il conseille

01:04:14 - Quel conseil tu donnerais à ton toi de 20 ans ?

01:04:39 - Une citation qui l’accompagne

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Par Stéphanie18 juin 2020 🎙️ Podcast2 commentaires

À propos de l'auteur, Stéphanie

Artiste photographe, tatoueuse, auteur, graphiste, accompagnatrice en bien-être, Stephanie est co-fondatrice de Kmeo et se dédie à l’accompagnement des profils multipotentiels et slasheurs.

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  • Comme je comprends Sylvia ! Ca m’a remémoré la violence de ce passage de ma vie… Merci à elle d’avoir eu le courage de témoignage de ce truc qui reste minimisé dans notre société. Bon podcast les ami-e-s ! 🙂

    • Merci Jordan. C’est avec plaisir que je témoigne pour que les personnes qui traversent cette épreuve puissent avoir un peu d’espoir….

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