Chroniques sur l’attention – On passe parfois pour des hippies.

Bonjour,

Encore un truc qui m’enthousiasme et qui m’énerve au sujet de l’attention.

Je vais commencer par l’énervement.
Comme quand on nous annonce une bonne et une mauvaise nouvelle.
On préfère d’abord savoir la mauvaise.

Ça doit être l’habitude de terminer ses repas par le dessert…
Ou je sais pas.
Bref :

Le truc qui m’énerve,

(Et promis, il y aura du rab de dessert…)

C’est que dès qu’on parle d’attention,
De méditation,
De respiration,
De préserver son environnement (surtout numérique !),
De mettre en avant ses sens,
De se rendre plus présent, plus disponible au monde,
Et de ralentir,

On passe pour des hippies.

Comme si les californiens New-Age fraîchement revenus d’Inde en 1970 avaient monopolisé :
La couleur fuchsia,
Le patchouli,
Les bâtonnets d’encens,
Les poufs à fleurs,
Les nattes en bambou,
Les photos du Dalaï Lama, , les statues de Bouddha (ou l’inverse),
Et surtout,

Surtout,
Et ça vraiment ça m’énerve.
Les leggings fluos.

Comme si tous ces attributs étaient un folklore NÉCESSAIRE,
Afin de développer son attention.

Alors que, vraiment,
Non mais vraiment,
Nous n’avons pas besoin de tout cela !

Et ça c’est la bonne nouvelle.

Même si cela peut aider de s’appuyer sur un outil inspirant pour développer sa pratique,
Même si certains objets sont plutôt jolis et produisent un effet apaisant (#boltibetain),

Des fois,
C’est bien, aussi, de pouvoir se passer d’accessoires.

Et de leggings fluos (et je ne dis pas cela parce qu’ils ne me rendent vraiment pas justice…)

Pourquoi se passer d’accessoires ?

Parce que le meilleur outil, c’est celui que nous avons toujours sur nous.

Et que pour préserver son environnement, par exemple,
Surtout pas besoin d’accessoires, (ou d’applications en plus).

Pour mettre en avant ses sens,
Pour être plus présent,
Pour ralentir (ou plutôt trouver son juste rythme)
Pas besoin d’accessoires.

Pas besoin de folklore.
Déjà que nous avons pour habitude de nous encombrer de trop d’objets…

Pour simplifier son environnement, notamment numérique ?

C’est même le contraire.
Ce serait plutôt notre accessoire fétiche qu’il faudrait éloigner, mettre en pause, faire taire.

Pour mettre en avant ses sens ?

On devrait avoir assez de sollicitations dans la journée pour pouvoir nous concentrer sur eux, non ?
Juste un truc, une astuce, une ficelle :

Faites une chose à la fois.
Si vous mâchez, ne faites que cela.
Faites-le les yeux fermés, si besoin.
Ça marche avec l’odorat, aussi,
Et nous pouvons le décliner 
Avec la vue, le toucher, et l’ouïe.

Bon ok, pour les yeux fermés, pas la vue.
Mais regarder quelque chose comme si c’était la première fois que vous le voyez, ça marche bien aussi.

Mais est-ce qu’on fait encore une chose à la fois pour bien en profiter, quand on est multipotentiel, multi-curieux, slasheur, polymathe pluri-passionné ?
Et le faire comme si c’était la première fois ?
Sujet du bac philo 2022 spécial multipods…

Pour revenir au présent ?

Toutes les pratiques, des plus rationnelles aux plus ésotériques mettent en avant la respiration.
Check-list : nez, bouche, poumons ?

C’est OK ?

Alors pas besoin d’accessoire.
Peut-être une montre à aiguille au début,
Pour compter les secondes,
Pour faire des séquences inspiration-blocage-expiration.
Mais on apprend très vite à compter dans sa tête.

Pour ralentir ?

« N’importe quelle chose devient intéressante si vous la regardez assez longtemps » à écrit Flaubert

Prenez votre temps (regagnez de votre temps, reprenez-le aux voleurs de temps #GAFAM)
Nous pouvons aussi utiliser le corps, pour nous entraîner à ralentir.
Pour changer le rapport que nous avons avec nos gestes.

Rien que la marche, par exemple :
Marcher, ce sont des bascules de déséquilibre d’un pied sur l’autre qui s’enchaînent, si l’on veut être pragmatique.
Divisez votre rythme de marche par 4.
Vous ressentirez des changements de points d’appui,
Vous aurez le temps de sentir vos muscles, de prendre conscience des changements d’équilibre.
Et quand vous marcherez de nouveau à un rythme normal, vous devriez vous sentir tout speed.

Tout ça pour dire que :
Oui,

On peut vouloir gagner de la concentration, du Focus, de l’attention,

Chez soi, au travail, dans les transports, pendant qu’on fait ses courses,
En Jean, T-shirt,

Sans psalmodier du Hare-Krishna.

Oui,
On peut vouloir développer une pratique méditative, quelle que soit sa nature, simplement pour renforcer son attention, sa concentration, son Focus
Et même en parler autour de soi,
Sans passer pour un dingo.

Parce que l’attention,
Cette fabuleuse interface entre nous et le monde,
Elle nous concerne et nous appartient tous.

Et être plus attentif aux autres, à soi, au monde,
C’est pas qu’un truc de californiens New-Age.

Ça nous concerne tous,
Parce que :

Plus d’attention, plus de vie,

Que vous prononciez les S ou pas…

Et rajouter de la vie à soi et de l’attention aux autres, c’est pas plus mal.

Merci de m’avoir lu,
Nicolas

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Par Nicolas28 octobre 2021 📰 Article0 commentaires

À propos de l'auteur, Nicolas

Après diverses expériences professionnelles en France et à l’étranger qui l’ont conduit à des pratiques pluridisciplinaires mêlant travail du son, écriture et performance, Nicolas Deliau est l’auteur et interprète des pièces Les lignes de flottaison, Margaret mon Amour et Hyperfocale.
Il anime en parallèle des ateliers, notamment sur l’attention et l’écriture.
Son livre Les lignes de flottaison est paru aux Éditions La Gauloise en 2019.

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