L’ennui : malédiction des multipotentiels ?

« C’est toujours la même histoire.Je suis extrêmement curieux et aime apprendre dans de nombreux domaines différents : de la musique à la mécanique quantique, de l’informatique en passant par le marketing ou le dessin. J’en ai passé de longues heures à m’investir à fond sur des sujets. Certains sont même devenus des métiers que j’ai exercé avec passion et succès. Mais au final, c’est toujours la même histoire. Au bout d’un moment, j’ai le sentiment d’en avoir fait le tour, de stagner, et je finis par me lasser … encore et toujours. Je me sens pris au piège du cercle vicieux de l’ennui. Et je sais que petit à petit, peu importe ce que je choisirai, je me dirigerai vers lui, telle une malédiction dont il m’est impossible de me défaire… »

Bon ok, j’ai peut-être un peu romancé mais vous voyez où je veux en venir !

Ce discours, on se l’est tous plus ou moins répété. Et nous sommes d’accord pour dire que l’ennui semble inévitable chez nous. Et pourtant, malgré ce que l’on pense, il n’est pas nécessaire de le vivre à chaque fois comme une souffrance.

Alors ce que je vous propose dans cet article, c’est d’analyser l’ennui et notre comportement face à lui :

  • Dans le présent, quand la routine s’est installée.
  • Celui que nous redoutons plus tard et qui nous empêche d’envisager sereinement de nouveaux projets.
  • De voir le regard qu’à la société en général sur lui.
  • De le considérer comme un réveil.
  • Ou comme un moment créatif.
Kmeo routine multipotentiel

La routine, notre ennemi juré

Refaire sans cesse les mêmes choses, travailler dans le même lieu, voir toujours les mêmes personnes, évoluer dans un seul univers professionnel, aller d’habitude en habitude, vous plongent dans un ennui et une apathie mortifères qui anéantissent très rapidement votre enthousiasme légendaire. – extrait du livre « Profession Slasheur » de Marielle Barbe, Coach / Formatrice / Consulatante / Conférencière / Auteure

Il suffit de voir la définition de la routine pour s’apercevoir qu’elle est incompatible avec une vie de multipotentiel épanoui : ensemble bien établi d’habitudes qui crée un état d’apathie, une absence d’innovation.
Pour nous, se sentir challengé et développer ses compétences est bien plus important que la sécurité d’un emploi. Et il n’est pas imaginable de continuer si la routine s’est installée. Il est alors temps de briser celle-ci et de changer de direction.

Mais ce changement entraine inéluctablement des réactions autour de nous :

  • « C’est dommage, tu commençais à avoir un bon niveau, une carrière et maintenant tu veux changer ? »

L’annonce d’un changement d’activité se fait rarement sans douleur. Il vous faut expliquer à vos proches qu’après toutes ces années de dur labeur, vous avez pris la décision de changer de voie car vous avez fait le tour et que vous n’appreniez plus rien. Et pourtant, le fait d’avoir une possibilité de carrière ou du potentiel dans un domaine ne sont pas des raisons suffisantes pour garder toute notre vie un même métier qui nous ennuie.

  • « C’est juste la vision que tu as sur ton travail, regarde moi, je fais le même métier depuis 30 ans et je trouve toujours de nouveaux challenges à relever. »

C’est la discussion que j’ai eu récemment avec mon dentiste (oui car je ne vais pas là-bas uniquement pour qu’il me fasse souffrir, mais également pour avoir d’intéressantes discussions !). Selon lui, son métier lui apporte sans cesse de nouveaux challenges (là en l’occurrence c’était moi malheureusement). Il y a toujours de nouvelles choses à découvrir et il suffit de garder l’esprit ouvert. Vision tout à fait respectable si l’on se place du point de vue d’un spécialiste, mais tous les métiers ne sont pas quotidiennement challengeant et il n’est pour nous pas très intéressant de persévérer quand la courbe d’apprentissage ralentit drastiquement.

Et le doute peut alors s’installer en nous :

  • « Peut-être c’est moi le problème et je suis juste trop paresseux pour persévérer. Est-ce que j’abandonne trop facilement ? »

Changer d’activité génère souvent de la culpabilité, la honte de s’être encore trompé ou le sentiment d’abandonner. Pourtant, comme nous vous en parlions dans l’épisode 9 du podcast, le fonctionnement d’un multipotentiel implique un changement fréquent de direction et bien souvent le fait de travailler sur plusieurs projets à la fois. Il ne faut pas rougir de cela et accepter que nos activités doivent répondre à nos propres besoins : nouveauté, découverte, diversité…

  • « J’ai l’impression que je vais me lasser de tout. Et on dit souvent que seuls les gens ennuyeux s’ennuient. »

Vraiment ? Il y a sans doute des domaines que vous avez simplement mis en pause. D’autres que vous n’avez jamais réellement abandonné. Et au risque de choquer certains, je n’ai jamais rencontré de multipotentiel ennuyeux, pour la simple et bonne raison que nous avons toujours quelque chose à partager.

Vous l’aurez compris, l’ennui pour nous est synonyme d’instant désagréable car il nous force à faire face aux autres et à nous-même et à affirmer notre besoin de changement. Ce qui nous amène au prochain point : ces moments où nous redoutons l’ennui avant même qu’il n’arrive…

Kmeo multipotentiel ennui futur

La peur d’un futur ennui

« Ce qui ne me passionne pas m’ennuie. » Sacha Guitry, dramaturge, acteur, metteur en scène, réalisateur et scénariste français

Il est fréquent que nous ayons peur de commencer un nouvelle activité uniquement car nous redoutons de nous lasser plus tard. Et à trop vouloir anticiper l’ennui on finit par ne plus oser passer à l’action. Par dépit, il arrive alors que nous gardions une situation qui ne nous convienne plus pendant longtemps.

Soyons honnêtes, qui d’entre nous ne s’est jamais dit avant d’envisager un nouveau projet :

  • « Ça me parait vraiment intéressant mais je vais finir par me lasser car au bout d’un moment ça ne sera plus nouveau pour moi. »

Il n’est pas impossible de répondre à un besoin de nouveauté et de challenge en approfondissant certains sujets. Certains sont si vastes, qu’ils vous garderont en haleine plus que d’autres. D’ailleurs, je suis certains que vous creusez des domaines depuis longtemps mais que vous n’avez toujours pas cette sensation de stagner. Aussi, nous ne sommes pas non plus obligés de devoir abandonner complètement une activité pour en attaquer une nouvelle.

  • « Que vais-je dire à mes proches quand je m’ennuierai à nouveau ? »

Nous accordons une grande importance au regard des autres. Et cela nous fait douter de nous, de nos choix et de notre stabilité. On perd alors confiance en notre faculté de trouver une activité qui nous épanouisse et qui ne finira pas par nous ennuyer. On se l’est d’ailleurs prouvé tellement de fois. Pourquoi cette fois-ci serait-elle différente des autres ?

Prenez conscience qu’il n’y a pas qu’UNE SEULE façon de fonctionner. Qu’il est tout à fait possible, avec un peu d’organisation, de vivre une vie épanouie tout en ayant plusieurs activités. Vous en avez d’ailleurs de nombreux exemples dans le podcast ! Si vous n’en êtes pas vous-même convaincu, comment êtes-vous supposé en parler aux autres ?

De manière générale, ne laissez pas l’anticipation d’un ennui futur vous empêcher de profiter de nouvelles expériences et de l’instant présent. Dédramatisons ce moment que nous redoutons tant pour nous concentrer plutôt sur ce que peut nous apporter cette nouvelle expérience : de nouvelles rencontres, de nouvelles compétences, un réel enrichissement personnel. Prenez ce qu’il y a à prendre et même si un jour il est possible que vous vous ennuyez, faites-vous confiance pour trouver une solution à ce moment-là.

Quoi qu’il en soit, le regard de la société sur l’ennui ne nous facilite pas la tâche, c’est ce que nous aborderons dans le prochain chapitre.

Kmeo je suis trop occupe

L’ociofobia : la phobie du temps libre

« Certains sont prêts à faire n’importe quoi, sauf à vivre ici et maintenant. » John Lennon, musicien, guitariste, auteur-compositeur, chanteur et écrivain britannique.

Dans une société matérialiste, les biens matériels sont un moyen d’accéder au succès et au bonheur et donc « plus on a de choses, plus on est heureux ». De la même manière, les gens ont aussi tendance à croire que « plus on en fait, plus on est important ». Et le résultat est qu’une des grandes manies de notre époque, est de vouloir « toujours être occupé ». De là découle la sensation de ne jamais avoir de pause, de temps pour soi, de toujours être fatigué, et que cela n’est qu’une conséquence inévitable de la vie.

Il est vrai qu’il peut être difficile de jongler entre le travail, les enfants et la vie en général, mais une grande partie de ce sentiment d’être dépassé est souvent de notre propre faute.

La croyance populaire veut que nous ne nous ennuyons pas une seule minute de la journée. Et pourtant, il y a bien des fois où l’ennui est inévitable : lorsque nous sommes coincés dans les embouteillages, dans une file d’attente, dans certaines réunions, avec des gens que nous n’apprécions pas vraiment… Le souci est qu’aujourd’hui, nous n’acceptons plus de nous ennuyer. Par conséquent, dès que nous avons une pause, nous ressentons le besoin de prendre nos smartphones et de lancer des oiseaux sur des cochons verts, d’associer des bonbons de couleur, ou bien de faire défiler machinalement le fil d’actualité de nos réseaux sociaux.

Pour éviter ces moments où nous pouvons finalement mettre notre cerveau en pause, nous cédons donc à des stimulations externes.

Pourtant, il faut reconnaitre qu’il y a des avantages à réfléchir quoi faire de soi-même quand il ne se passe rien.Quand nous n’avons pas à interagir avec qui que ce soit, nous avons alors l’opportunité de penser. Cette pensée peut être de se rappeler d’évènements, d’imaginer quelque chose que nous voudrions voir arriver ou de trouver une solution que l’on n’a pas encore trouvé à un problème.

Être ennuyé « comme il faut », ce n’est pas de rester assis sans rien faire mais de trouver des moyens d’utiliser sa capacité à imaginer et réfléchir.

Ce qui nous donne ce sentiment de toujours occupé, c’est que nous ne sommes jamais en train de ne rien faire. Les éléments extérieurs sont constamment en train de nous dicter ce que l’on pense et ce que l’on fait. De plus, on exacerbe cette situation en créant nous-même d’autres opportunités pour être diriger par des choses extérieures. Une partie de cette sur-occupation est donc de notre propre faute. Nous devons prendre du recul et nous autoriser à réfléchir sur ce qu’il se passe. Nous ne pouvons pas nous détendre en rentrant et en regardant la télévision par exemple car nous sommes toujours en train de répondre à quelque chose qui est devant nous. En revanche, lorsque nous lisons ou marchons, c’est nous qui sommes au contrôle du timing et de l’intensité.

En prenant le temps de réfléchir et de faire le point, nous créons des opportunités de pleine conscience. Nous pouvons alors choisir nous-même comment passer ce temps.

Ce sont des opportunités à saisir, pas des moments à programmer dans notre agenda. Nous pouvons par exemple profiter d’avoir à attendre dans une file d’attente ou d’être en train de marcher pour générer des pensées pour nous. Il n’est pas besoin de faire une marche de 2 heures. Il suffit de faire le tour du pâté de maison et d’observer : qui est dans la rue, qui joue là-bas et profiter d’être à l’abris de toutes les sollicitations extérieures.

À ce moment, nous pouvons alors nous rappeler ce que ça fait de réfléchir lentement.

Car nous réagissons rapidement à beaucoup de choses dans notre vie : vidéos, réseaux sociaux, discussions, emails… Pourtant, il est primordial de prendre le temps pour délibérer à propos des points clés de notre vie et ces choses là prennent du temps. Le fait de réagir vite n’est pas toujours la meilleure manière de fonctionner, surtout pour des choses qui prennent du temps à analyser. Il est nécessaire de s’entrainer à faire ça de manière régulière. De ralentir et d’autoriser nos pensées à se développer et de voir où elles vont. De comprendre comment sa propre pensée fonctionne.

Ressentir l’ennui, c’est donc ressentir l’instant présent. Ne restons pas coincés dans un mode de fonctionnement automatique où de mauvaises pensées peuvent nous donner une fausse image de nous-même. Prenons le temps de sortir la tête du guidon, de prendre du recul sur les choses. Nous risquerions sinon d’être embarqués dans ce flot continue d’informations et de stimulations et de nous perdre en chemin. Profitons finalement de ce silence dans notre tête.

Un réveil annonçant le besoin de remettre du sens dans nos activités

« Le plus grand ennui c’est d’exister sans vivre. » Victor Hugo, poète, dramaturge, prosateur et dessinateur romantique français

Selon une étude réalisée en 2011, l’ennui peut inciter les gens à être altruistes, empathiques et à se livrer à des tâches désintéressées telles que donner à des œuvres de bienfaisance, faire du bénévolat ou même faire un don du sang. L’ennui est souvent associé à un manque de signification dans sa vie et faire une bonne action peut nous aider à sentir que la vie a encore du sens.

Il peut aussi nous aider à être plus productif. Selon Andreas Elpidorou, professeur adjoint de philosophie à l’Université de Louisville aux États-Unis, qui a passé des années à étudier le sujet, « l’ennui aide à rétablir l’impression que nos activités ont réellement du sens.». Il peut donc nous aider à nous motiver pour terminer des projets. «En l’absence d’ennui, on resterait enfermé dans des situations peu satisfaisantes et on manquerait de nombreuses expériences émotionnelles, cognitives et socialement enrichissantes», explique Elphidorou. «L’ennui est à la fois un avertissement que nous ne faisons pas ce que nous voulons et une « poussée » qui nous motive à changer d’objectif et de projet.»

C’est une émotion qui a donc beaucoup de conséquences et nous sert de réveil pour nous avertir que ce que nous faisons à l’heure actuelle n’est plus en phase avec nos besoins. Mais si l’ennui est un réveil, comment sommes-nous supposés l’entendre à coté de toutes ces distractions ? Autorisons-nous à être ennuyés, à ne pas vérifier de suite nos emails, à ne pas regarder de suite nos comptes Facebook ou Twitter …

Kmeo moment creatif multipotentiel

L’ennui, moment créatif par excellence

« L’ennui fait le fond de la vie, c’est l’ennui qui a inventé les jeux, les distractions, les romans et l’amour. » Miguel de Unamuno, Poète, romancier, dramaturge, critique littéraire et philosophe espagnol

La rêverie permet au cerveau de casser les routines et les schémas de pensée de la vie quotidienne. C’est dans ces moments que le « réseau du mode par défaut » , une récente découverte faite à partir d’imagerie cérébrale, s’active et que nous reconstruisons nos souvenirs autobiographiques, élaborons des scénarios mentaux plausibles ou fantaisistes qui forgent nos convictions et notre identité, tout en stimulant notre créativité.

En sondant notre subconscient, notre cerveau utilise, développe et renforce des connexions abstraites sur lesquelles nous ne comptons pas beaucoup lors de processus de pensée réguliers et logiques. L’utilisation de ces connexions neuronales améliore les voies de communication entre les différentes zones de notre cerveau.

Une communication plus efficace entre les cellules du cerveau signifie plus de capacités cognitives.

Le fait que les réseaux neuronaux se développent et se diversifient pendant les périodes d’ennui suggère que les êtres humains sont câblés pour créer, concevoir, imaginer, inventer et développer de nouvelles pensées, idées, histoires…

Lorsque nous nous ennuyons, nous sommes obligés d’utiliser notre esprit pour fournir la stimulation manquante à notre cerveau et c’est à ce moment que les idées créatives et l’exploration peuvent se produire plus facilement.

En résumé

  • Ces cycles d’interêt, passion puis ennui sont typiques des multipotentiels et il est tout à fait possible de les vivre sereinement.
  • À trop vouloir anticiper l’ennui, nous pourrions passer à côté de belles expériences.
  • Ne suivons pas la tendance de ne jamais vouloir être ennuyé mais profitons de ces instants pour sortir du mode « pilotage automatique ».
  • Même si le sentiment de s’ennuyer n’est pas toujours agréable, il a de nombreuses vertueux qu’il ne faut pas ignorer.
  • Si vous manquez de créativité ces derniers temps, peut-être que vous ne vous laissez pas la chance d’être suffisamment ennuyé !

À vous !

Et vous ? Quelle est votre réaction face à l’ennui ? L’acceptez-vous ? En avez-vous peur ?

Racontez-nous en commentaires ou dans le groupe de discussion Facebook vos ressentis et anecdotes.

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Par Julien De Lopez8 septembre 2018 📰 Article5 commentaires

À propos de l'auteur, Julien De Lopez

Julien est fondateur de Kmeo, consultant en marketing et communication, et enseignant. Passionné par la psychologie humaine et le développement des talents, il aide les multipotentiels, hypersensibles et slasheurs à mieux comprendre leur fonctionnement, explorer leurs potentiels et les aligner avec leurs projets professionnels.

Son objectif : créer des environnements propices à l’épanouissement et à la réussite, que ce soit dans ses accompagnements, en entreprise ou en enseignement. Il sait, par expérience, combien il est facile de passer à côté de ses talents, et sa mission est de s'assurer que cela n'arrive à personne d'autre.

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