La critique est aisée

La thématique du jour est fournie par Chacha, ma princesse de bientôt 7 ans (non Chacha n'est pas son prénom, 😆).

Ces dernières semaines, Chacha se plaignait régulièrement de maux de ventre avant l’école. Après quelques vérifications et discussions, on réalise que le diagnostic initial était, en réalité, complètement à côté de la plaque.

À l'aube de ses 7 ans, ma merveilleuse petite fille (totalement objectif, la discussion n'est pas ouverte sur le sujet... 😇) est angoissée à l'idée d'aller à l'école parce qu'elle a peur de ne pas comprendre certaines consignes de la maitresse et d'être moquée quand elle demande de l'aide.

Au-delà de mon cœur de maman qui se serre très fort en pensant à l'injustice et à la totale hypocrisie de cette situation, cela m'a plongé dans une réflexion autour des moqueries et plus précisément sur ma propre expérience des critiques  dans ma vie.

Illustration représentant une personne au centre, entourée de personnages en bâton qui semblent la juger avec des gestes accusateurs et des expressions agressives. Deux grandes mains pointent également vers la personne isolée depuis le haut de l'image.

Une peur qui m'accompagne depuis longtemps


Je ne sais pas si c'est notre profil qui joue ici ou si c'est partagé par tout le monde, mais sortir du lot, de la masse, être pointée du doigt c'est quelque chose qui m'a préoccupée depuis l'enfance.

Je suis allée très (trop) loin pour l'éviter :

  • masquer mes réactions, 
  • taire mes émotions,
  • faire des choses qui ne me plaisaient pas,
  • me transformer physiquement et mentalement pour essayer de ne donner à personne le pouvoir de me faire du mal, de me moquer, de me critiquer.

Mais au final, ça n'a pas marché :

  • Parce qu'on ne peut pas plaire à tout le monde (oui, mes parents me l'ont toujours dit, mais qui a dit que ça empêchait d'essayer ???)
  • Parce que je me suis totalement perdue en chemin (on en parle de la douleur de ne même plus être capable de dire ce qui nous ferait plaisir pour notre anniversaire parce qu'on ne sait plus qui on est ?)
  • Parce que je ne sais pas faire autrement que faire des choses ( et comme disait ma maman : il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne risquent pas d'être critiqué...).

Je me suis donc retrouvée face à deux solutions possibles :

  • Continuer à essayer de me transformer en permanence pour essayer de plaire à tout le monde et, tel un épouvantard devenir une agglomération des peurs des autres au lieu d'avoir une vraie forme (référence Harry Potter, le prisonnier d'Askaban si tu ne connais pas...)
  • Ou comprendre et accepter que la critique est aisée mais l'art est difficile.

Oui c'est une phrase vue et revue, mais tellement puissante.

Parce qu'il y a deux types de critiques pour moi : 

  • celles qui nous aident à avancer
  • celles qui sont là pour nous casser.

Dans les deux cas, je ne parle pas de critiques positives ou négatives, mais de la personne qui fait ces critiques et de l'intention qui l'anime en les faisant. 

Pourquoi le côté "positif" ou "négatif" ne compte pas ? 

Parce que les deux sont utiles pour avancer et les deux peuvent casser quelqu'un.

Pour nous aider à avancer, un compliment sert à nous montrer ce qu'on fait correctement et sur quoi s'appuyer pour progresser, et une critique négative pour montrer où on s'est égaré, ce qu'il ne faut pas refaire.

Et on a bien besoin des deux pour avancer.

Mais pour nous casser la même chose est vraie : du négatif va évidemment nous saper le moral, mais le positif peut servir aussi à nous égarer en nous encourageant à avoir un comportement destructeur (pour nous, mais positif pour la personne qui le fait) ! 

Illustration sur la distinction entre critique constructive et dénigrement. À gauche, un personnage schématique réfléchit avec un doigt sur le menton. À droite, trois éléments sont listés dans des encadrés verts : Intention, Analyse fondée sur des preuves et Ton et langage. Le titre en haut indique : « Reconnaître la différence entre les critiques constructives et le dénigrement des actions ». L’image met en avant l’importance d’évaluer la critique sur des critères objectifs et bienveillants.

Alors, comment s'y retrouver si on ne peut même plus faire confiance au positif ou au négatif ?

1. D'où vient la critique ?

Une des premières questions à se poser c'est : quelle est la légitimité de cette personne à m'adresser cette remarque ? 

Est-ce qu'elle a déjà "fait" quelque chose dans le domaine qu'elle est en train de critiquer ?

Parce que, la critique est aisée, mais l'art est difficile. 😄

Si la remarque vient de quelqu'un qui est une référence dans ce que tu es en train de faire, ou un client qui a expérimenté ton produit ou encore un collègue qui a le même vécu quotidien que toi, ses retours ont potentiellement un réel intérêt.

2. Quelles sont les intentions derrière ?

Est-ce que la personne essaie de m'aider ? Ou de s'aider elle-même ?

Pas toujours évident à distinguer, mais j'essaie de me poser cette question quand j'entends une critique.

En général les critiques "bienveillantes" sont coûteuses pour la personne qui les donne.

Elle n'a rien à gagner à les faire, voire ça lui demande plus d'effort que de t'ignorer et passer son chemin. 

Une remarque pour te casser ne coûtera rien à la personne, voire elle va gagner quelque chose : de la visibilité dans son groupe de référence ou du statut par exemple.

Ça peut aussi lui permettre de manipuler ton comportement pour qu'elle puisse se reposer sur toi.

Le manager ou collègue qui va t'encenser pour tes compétences visuelles pour les présentations à a la hiérarchie et qui du coup te "délègue" tout son travail par exemple :

*ton sarcastique activé* 

"Ben oui, tu es TELLEMENT doué pour ça, ce serait rendre service à toute l'équipe que tu t'en charges !" *ton sarcastique désactivé*. 

Est-ce que je me pose ces deux questions à chaque fois que je reçois une critique ?

J'essaie. 

Ça n'est pas encore un automatisme malheureusement, mais ça le devient de plus en plus. 🙌

Est-ce que ça aide à gérer les émotions qui surviennent face à des remarques blessantes ?

Dans un certain sens, oui.

Oh ça fait toujours du mal et ça demande toujours un gros travail de prise de recul et de digestion, MAIS, ça me permet de ne pas tout remettre en question à chaque fois. 

Parce qu'avant de comprendre ces deux points, je prenais toutes les remarques comme argent comptant. Absolument toutes.

La remise en question était totale à chaque fois.

Aujourd'hui, j'ai appris que tout le monde n'avait pas le droit de remettre en question mes actions, et que personne ne pouvait le faire sur ma personne entière. 

Sur un sujet précis, oui. Sur qui je suis par contre, je ne réponds à personne d'autre qu'à moi-même et ma fille. Comment je gère les critiques qui blessent ou les attaques ?

Un grand philosophe amateur de mon entourage me le répète depuis des années : quand quelqu'un te critique, il parle en fait de lui. De ses peurs, de sa vision de la vie, de votre relation, du travail, etc.

Parce que quand il te critique, il te décrit une situation avec son prisme de vision du monde à lui.

Son interprétation de tes actions est basée sur ce que lui a expérimenté ou ferait dans cette situation.

C'est par exemple pour ça que la jalousie peut tout autant se retrouver chez des personnes qui ont été trompées que des personnes qui "trompent".

Parce que la tromperie fait partie de leur vision du monde.

Alors si quelqu'un projette sur moi ou mes actions des intentions qui sont totalement à côté de la plaque, je me dis que soit elles ont vécu des choses très difficiles, soit elles seraient les premières à faire ce dont elles m'accusent.

Dans les deux cas, ça a plus à voir avec elles, qu'avec moi.

Maintenant si tu as une idée sur comment expliquer ça à ma princesse de 7 ans, je prends ! 😅

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Par Lauriane Terol12 décembre 2024 📰 Article0 commentaires

À propos de l'auteur, Lauriane Terol

Lauriane est formatrice de métier et dévoreuse de livres le reste du temps. Enfin, quand elle ne s’essaie pas à l’écriture, sa nouvelle passion. Nouvelle ? Pas tant que ça, mais enfin acceptée avec enthousiasme et explorée, certainement ! Sa marotte habituelle, découvrir comment les choses fonctionnent : la psychologie, la physiologie, l'écriture… Pour elle c’est ça la vraie magie dans la vie. Et quand, en plus, elle peut partager ses découvertes avec son entourage, alors c’est le jackpot (pour elle…). Sa plus grande fierté actuellement est d’arriver à porter les passions des créateurs qui l’entourent en mots pour les accompagner dans leurs projets.

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