La philosophie du Kintsugi pour se réparer après un burn-out

On dit que l’adolescence se termine réellement autour de 25 ans.
C’est-à-dire qu’à ce moment-là notre cerveau a fini de se remodeler pour être celui qu’on aura à l’âge adulte.

On dit aussi qu’après la naissance d’un enfant, notre cerveau se remodèle encore plus vite et plus intensément qu’au moment de l’adolescence pour nous permettre de devenir des parents capables de lire les signaux de nos bébés.

Je n’ai pas cherché d’études sur les changements qui arrivent à notre cerveau lorsqu’on est en burn-out, dépression ou qu’on souffre d’anxiété généralisée.

Notre corps souffre, notre cerveau souffre, mais je n’ai rien trouvé encore parlant de remodelage de notre cerveau à ce moment de notre vie.

Pourtant la dépression et les troubles qui y sont liés, que ce soit suite à un burn-out ou simplement par différents éléments de notre vie quotidienne toucheront 2 adultes sur 3 au cours de leur vie. À se demander si cela ne fait pas parti d’un processus de reconstruction physiologique finalement.

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Ruptures de vie

J’ai vécu ces trois étapes. Ces trois chamboulements.
L’adolescence, la maternité, le burn-out.

Je me reconstruis doucement du dernier.
Je cherche le plaisir, je le cultive, je le célèbre.

Parce que réapprendre ce qui nous fait plaisir, réapprendre à reconnaître le plaisir est pour moi un travail à part entière dans ma reconstruction.

Mon burn-out est venu de ma non-écoute, de mon ignorance délibérée des signaux envoyés par mon corps et par mon cerveau. À force de courir après mes exigences et ce que je pensais être les espoirs des autres, j’en ai oublié de m’écouter moi.

J’ai refusé de voir le voile gris qui se déposait sur ma vie, le couvercle qui se refermait sur mes émotions.

 

Reconstruction

Alors je me reconstruis en recherchant les situations qui me provoquent de la joie, du plaisir. En creusant dans ce que je faisais avant et ce que je fais maintenant qui provoquent ces étincelles de joie et de couleurs. Ma perception de mon environnement et de ses opportunités change, évolue.

Maintenant je sais ce que je recherche.
Maintenant je mets en place des garde-fous contre moi-même.
Maintenant je connais mes fondations.
Maintenant j’ai la boussole qui guide mes pas. (Ophélie Winter si tu me lis, je te dédicace cette phrase)

Je trouve que je sors relativement rapidement du burn-out.

Et ce n’est pas un hasard.

Mon burn-out est survenu à un moment où j’avais déjà fait un énorme travail sur moi pour rechercher mes aspirations profondes et mes besoins.

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Accompagnement

Et ça, je n’ai pas pu le faire seule.

Être accompagnée a été révélateur pour moi : avoir un retour, devoir formuler avec des mots ce qui n’est que ressenti flou avant de se pencher dessus, répondre à des questions qu’on ne s’est jamais posées sur notre histoire.

À plusieurs on ne peut pas procrastiner, on ne peut pas se cacher derrière ses propres excuses.

On doit avancer, chercher, creuser en nous-même des éléments de réponse. Et voir se dessiner notre toile au travers des yeux d’un autre nous permet de prendre un recul qu’il est quasiment impossible d’obtenir sans regard et soutien extérieur.

 

Philosophie

Cet accompagnement, cette reconstruction m’évoquent l’art du Kintsugi.

L’art du Kintsugi, très connu au Japon, est quelque chose de fabuleux.
Esthétiquement bien sûr, mais philosophiquement aussi.

Si tu ne connais pas, il s’agit de cet art qui consiste à réparer une céramique cassée, par une laque dorée.

Non seulement ça permet de redonner une seconde vie à un objet très ancien, souvent important dans l’héritage familial, mais cela permet aussi d’exposer, de sublimer son histoire.

Se reconstruire après un burn-out c’est un peu se parer de coutures à l’or.

Je ne serais plus jamais la même.

J’ai été détruite et j’ai dû me reconstruire.
Je dois accepter que je ne serais plus jamais la même.
Les morceaux qui me composent se sont réassemblés, je suis la même mais différente.

Maintenant mes fêlures sont apparentes.
Elles me rendent plus belle, plus réelle.
Loin d’une image lisse, parfaite, idéale, elles me rendent forte et fragile.
Elles sont la marque de la vie.

Je vis. Je prends des risques, je tombe, je me relève.
Mes cicatrices deviennent ma beauté, mon unicité.

Suis-je plus forte qu’avant ?
Je ne sais pas. Je ne pense même pas.

Suis-je plus faible ?
Je ne pense pas non plus.

Par contre je me connais mieux.
Je connais mes points de fragilité.

À moi de les protéger, de les respecter, de les sublimer.

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Par Lauriane Terol27 janvier 2022 📰 Article3 commentaires

À propos de l'auteur, Lauriane Terol

Lauriane est formatrice de métier et dévoreuse de livres le reste du temps. Enfin, quand elle ne s’essaie pas à l’écriture, sa nouvelle passion. Nouvelle ? Pas tant que ça, mais enfin acceptée avec enthousiasme et explorée, certainement ! Sa marotte habituelle, découvrir comment les choses fonctionnent : la psychologie, la physiologie, l'écriture… Pour elle c’est ça la vraie magie dans la vie. Et quand, en plus, elle peut partager ses découvertes avec son entourage, alors c’est le jackpot (pour elle…). Sa plus grande fierté actuellement est d’arriver à porter les passions des créateurs qui l’entourent en mots pour les accompagner dans leurs projets.

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  • Bonjour Lauriane,
    je découvre la plateforme kmeo puis votre article
    je suis un cas un peu particulier : trop âgée pour repenser ma carrière, qui a été bien gâchée , mais je ne savais pas que je fonctionnait différemment et que j’étais trop « créative » sur les postes occupés
    je suis HQI(testée à 48 ans, beaucoup trop tard), HSP (Hypersensible), Jack-of-all-trades-and-master-of-none, scanneuse, multipotentiel,tout ça à la fois
    bref j’ai fait un burn out professionnel il y a 6 ans, suivi de divers déboires, hypersomatisation, problèmes de santé, mutation professionnelle catastrophique,je suis en arrêt maladie longue durée
    je suis complètement cramée
    le TAG qui m’accompagne depuis toujours me pourri la vie depuis quelques mois
    je ne tiens que grâce à mes facultés cognitives finalement
    survivre avant tout
    alors optimiser son potentiel je crois bien que c’est un peu trop tard pour moi

    en fait le problème est que j’ai énormément de mal à trouver un accompagnement personnalisé pour m’aider à me sortir de mon trou
    hormis mon médecin pour les médicaments,et encore la médecine traditionnelle a atteint ses limites me concernant
    j’ai récemment trouvé une psy qui déjà comprend ce que je dis et comment je le dis, un bonheur…
    mais tout semble fait dans la société pour les enfants, les jeunes, les ados, effectivement Haut Potentiel, différents etc…

    du coup rien pour les « séniors » qui ont pourtant bien des tourments à soulager, snif
    ils sont où les gens qui pourraient m’aider??
    merci pour votre article
    Christine

    • Bonjour Christine,
      Je suis à la fois heureuse que mes mots vous aient parlé et désolée d’entendre la souffrance dans votre commentaire.
      Je ne pense pas qu’il y ai de lieu ou de réponse magique. C’est un chemin, qui peut prendre du temps. Au-delà même d’optimiser son potentiel, je pense que déjà, arriver à se comprendre, à apprécier notre fonctionnement si particulier et voir ce qu’il peut apporter de beau après qu’il nous ai blessé si fort serait une première étape qui vous intéresserait peut-être ?

      Je lis que vous êtes accompagnée et que vous avez réussi à trouver des personnes qui vous soutiennent et essaient de vous comprendre et de vous accompagner au mieux. C’est déjà une réussite en soi, j’espère que ça vous fait du bien.
      Kméo est un bon site je pense pour débuter. Nous avons une Kommunauté et des évènements qui permettent de trouver des personnes qui fonctionnent comme nous, en dehors de « la norme ». L’échange, les retours d’expérience, les questions qu’on se pose ont été pour moi des éléments forts de ma réparation.
      Cet article est un résumé d’un parcours qui a pris des années, et qui est toujours en cours dans un sens. Un pas après l’autre, un jour après l’autre, en recherchant ce qui fait du bien, ce qui aide à mieux se comprendre. Parfois se tromper et se blâmer, mais finalement apprendre et continuer à avancer. Et grandir, rechercher la paix avec soi-même.
      Pour moi ça s’apparente à une pelote de laine totalement emmêlée. On ne peut pas en un claquement de doigts la trier et l’enrouler.
      On va en chercher une extrémité, tirer dessus, arriver sur un nœud. Faire une pause pour défaire ce nœud avant de continuer à tirer. Parfois on va s’énerver et se dire que si on tirait un bon coup dessus ça irait plus vite, puis on se calme et on n’a peut-être pas aidé à démêlé, mais on s’offre un nouveau point de vue, on sort les émotions que ce travail nous donne.
      Je ne veux pas vous déprimer bien sûr, effectivement il n’y a pas de raccourcis dans ce chemin. Mais je trouve personnellement que ce travail en vaut la peine.

      J’espère avoir de vos nouvelles,
      Lauriane

  • Bonjour Lauriane, je te remercie. En te lisant, j’ai reçu de la grâce et une paix dont j’ignorais l’existence. « si les mots tuent, les mots peuvent guérir. » Au plaisir d’échanger avec toi, Julie

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