S’il y a bien une chose qui peut être compliquée quand on a un profil multipotentiel et donc que beaucoup de sujets nous intéressent, c’est de choisir un métier.
Que vous sortiez du lycée et deviez choisir une spécialisation si tôt dans votre vie ou que vous envisagiez une reconversion professionnelle, il y a des chances que la tâche ne soit pas de tout repos.
Pour ma part, j’avais bien essayé de repousser ce choix le plus possible en poursuivant un Bac S qui m’avait-on dit, m’ouvrirait le plus de portes (oui je sais, nous pourrions débattre de ce sujet pendant des heures mais là n’est pas la question !). Pourtant à un moment donné, il m’a bien fallu choisir une spécialisation. Et je dois vous l’avouer à l’époque, je manquais cruellement de méthode pour prendre cette décision qui allait avoir un impact considérable sur ma vie.
Mais au final, qu’est-ce qui rend ce choix si difficile ? Y aurait-il un moyen de faciliter cette prise de décision ? Et peut-on avoir trop de passions ?
Un trop grand nombre de possibilités ?
Une des raisons pour laquelle choisir un métier peut nous sembler compliqué est le très grand nombre de possibilités qui s’offre à nous.
Combien y a-t-il de professions ? Il y en a des centaines ou des milliers et le nombre ne cesse de grandir. Pour chaque métier qui a disparu, comme allumeur de réverbères ou poinçonneur dans le métro, beaucoup de nouveaux ont émergé, comme Chief Happiness Officer ou Ingénieur Bio-Informaticien (et non, ce n’est pas un informaticien qui mange bio…).
Aussi, combien de sujets existe-t-il qui pourraient vous intéresser? Des dizaines de milliers. En fait, il y en a plus que ce que vous ne pourriez jamais apprendre. Et le plus difficile est de se dire que l’on doive en choisir un seul.
Beaucoup de personnes nous disent se sentir perdues devant tous ces choix et nous pouvons facilement le comprendre. Elles s’intéressent à de nombreux sujets et ont des facilités dans plusieurs domaines et pour elles, devoir choisir leur donne la sensation d’avoir à tirer un trait sur toutes les autres opportunités de carrière.
Mais nous ne pouvons pas juste nous contenter de les plaindre. Ce que nous pouvons faire en revanche, c’est de les préparer à devenir ce que l’on pourrait appeler des voyageurs organisés.
Carte, boussole et stratégie
Vous l’aurez deviné, je ne vais pas vous conseiller de suivre une formation ou de commencer un nouveau métier en enfilant un short et des tongs. Le voyage risquerait de ne pas être très long.
Par contre, tel un voyageur organisé qui explore une nouvelle ville, vous avez devant vous un monde d’idées et de carrières à explorer. Comme lui, vous devez également reconnaître que vous ne pouvez pas explorer tout ce qui est proposé. Comme lui, vous devez donc planifier votre approche.
Mais il faut avant tout que vous preniez le temps dont vous avez besoin pour atteindre votre destination finale. Acceptez que votre voyage puisse être long.
Apprenez également à connaître quel type de voyageur vous êtes. Pour quelles raisons avez-vous sélectionné cette destination ? Qu’êtes-vous venu chercher ? Comment se déroule votre voyage et que vous apprend-il sur vous ? Qu’est-ce qui vous plait et vous déplait ?
Bien sûr, avoir de nombreux choix peut être accablant, mais est-ce vraiment une mauvaise chose ? Ne préféreriez-vous pas trop de choix à trop peu ? Si un mur en béton vous barre le chemin pour entrer dans la ville de vos rêves, vous seriez probablement coincé. Mais si c’est une forêt dense et luxuriante, la seule chose dont vous aurez besoin est d’une bonne carte et d’une stratégie solide pour vous frayer un chemin.
D’ailleurs, voyons maintenant en quoi consiste cette stratégie…
Un juste équilibre entre tête et cœur
Pour choisir un métier à poursuivre, il vous faudra trouver l’équilibre entre écouter vos émotions et votre logique.
D’un coté, il est primordial d’être passionné par ce que vous faites, et vous ne devez pas abandonner l’idée de devenir par exemple musicien juste parce que la partie rationnelle de votre cerveau vous dit qu’il est difficile de percer dans la musique. D’un autre coté, si la part émotionnelle est trop importante, il se peut que vous ne réfléchissiez pas clairement. Il est facile d’idéaliser un métier en oubliant toutes les contraintes associées.
De la même manière, on peut rapidement abandonner l’idée d’exercer un métier alors que l’on ne connaît pas réellement celui-ci. La passion pour un sujet ne doit pas vous servir d’excuse pour ne pas faire un vrai travail de recherche sur les métiers associés. Basez votre décision sur du concret, renseignez-vous auprès de personnes exerçant déjà dans ce domaine et si cela vous plait toujours, foncez !
D’un autre coté, si vous n’écoutez que votre tête vous risquez de rester enfermer dans un métier qui n’est pas fait pour vous et d’oublier que votre but est de vous sentir épanoui par ce que vous faites. Posez-vous la question « Si je gagnais au loto, aurais-je toujours envie de faire ce métier ? » Si la réponse est non, il y a de grandes chances que ce ne soit pas une vraie passion.
Peut-on avoir trop de passions ?
La seule raison pour laquelle avoir beaucoup de passions est perçu comme un problème est parce que nous vivons dans un monde linéaire et normalisé. Un monde qui nous demande de cocher une simple case pour décrire ce que nous faisons.
Et si, au lieu de cocher une case, vous écriviez un paragraphe complet expliquant votre travail ? Ce n’est peut-être pas ce que le monde vous demande de faire, mais vous avez le droit faire et de le proposer. Si vous avez la chance d’avoir de nombreuses passions, vous pouvez alors en associer plusieurs pour créer la carrière de votre choix.
Il y a ensuite ceux qui ont du mal à déterminer lesquelles de leurs passions devrait être la base de leur gagne-pain et lesquelles devrait rester un simple plaisir personnel. Prenons l’exemple de Guillaume qui aime son métier de développeur informatique et est passionné par la plongée sous-marine au point d’avoir passé chaque niveau. Il a la possibilité d’encadrer d’autres plongeurs et d’en faire son métier. Est-ce une raison suffisante pour arrêter l’informatique et en faire son principal métier ? Bien évidemment non. C’est une personne multipassioné menant une vie bien équilibrée, et c’est parfait ainsi.
Enfin, même si vous avez trouvé une passion dans laquelle vous dévouer, soyez ouvert au changement. Vous changez et le monde change également. Les priorités changent. De nouvelles opportunités et de nouvelles crises peuvent survenir. Bien que vous deviez poursuivre votre passion pour réaliser votre talent, vous devez également garder l’esprit ouvert. En d’autres termes, si vous le faites correctement, la recherche ne devrait jamais se terminer !
Pour résumer
Au final, si vous deviez sauter tout ce que j’ai écrit à la sueur de mon front et passer directement à l’essentiel :
- Ne voyez pas le fait d’avoir trop de choix comme une mauvaise chose mais comme une opportunité. C’est une chance d’avoir plusieurs passions quand de nombreuses personnes peuvent passer leur vie à en chercher une sans la trouver.
- Préparez-vous tel un voyageur pour explorer les différentes possibilités de carrière et prenez le temps pour travailler votre stratégie.
- Acceptez le fait que ce voyage puisse être long et varié mais n’oubliez pas que votre destination finale a de grandes chances d’être une organisation de travail alignée avec votre valeurs et votre fonctionnement. Et profitez de ce long voyage pour en apprendre plus sur vous.
- Trouvez le bon équilibre entre tête et cœur pour décider quel(s) métier(s) vous souhaitez faire. Écoutez votre cœur pour vous diriger et vos recherches et votre logique pour faire votre choix.
- Vous avez de nombreuses passions ? Avez-vous envisagé d’en associer plusieurs pour construire une carrière qui vous ressemble ?
- Le monde change et vous également. Alors profitez de votre grande faculté d’adaptation et de vos multiples compétences pour vous démarquer et restez ouvert aux nouvelles opportunités.
À vous !
Et vous ? Comment choisissez-vous vos activités ? Quelle stratégie avez-vous mis en place pour prendre vos décisions ?
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90 minutes pour :
Bonjour,
Bel article illustrant la pire crainte d’un MP : le choix.
Je rajouterai peut-être que l’important est de trouver un fil conducteur entre les différents métiers que l’on peut exercer successivement ou simultanément. Cela aide à définir ce qui nous plait vraiment et nous anime tous les jours.
A titre d’exemple, sur le plan purement professionnel : je suis RH de proximité à temps plein (métier très généraliste avec un relationnel très présent), Monitrice de ski en hiver et Photographe l’été.
En apparence, ils n’ont rien à voir et font chacun appel à des compétences très variés, et en même temps, on remarque que tous ont un aspect relationnel et pédagogique, mais également tournés vers le fait de se sentir « utile » pour autrui.
Voilà mon fil directeur, celui qui me permet de me projeter dans d’autres métiers et déterminer si je peux m’y épanouir ou non.
Bonne exploration de vos mini-dons à tous les MP !
Merci Malaurie pour ton commentaire ! En parlant du fil conducteur tu soulèves effectivement un point important qui peut grandement aider dans le choix de ses activités.