Quand notre énergie fait les montagnes russes

Être multipotentiel, slasheur, multipassionné, c’est fatigant. Épuisant même.

Chez moi, ça prend la forme d’une vague. Vous l’avez déjà ressentie peut-être ? Cette vague qui nous emporte à la découverte d’un nouveau sujet, au détour d’une rencontre. Notre corps qui se met en mouvement, notre esprit qui s’active et notre cœur qui s’emballe. On monte, on s’enflamme, on s’embrase pour ce nouvel intérêt !

Puis, après un temps de grâce, suspendu, exaltant… la gravité nous rappelle et on s’écrase comme une vague sur les rochers. Nous laissant immobiles, vides, fatigués.

Jusqu’à la prochaine étincelle.

Ces cycles constants qui nous emportent ont une légère tendance (oh doux euphémisme…) à nous laisser à plat, vides, dépités lorsque la magie de la découverte s’efface.

Personnellement j’ai longtemps cherché des réponses à ces moments si intenses, à la fois dans l’exaltation et dans la détresse.

« Pourquoi est-ce que je suis “trop” comme ça ? Pourquoi ai-je l’impression d’être fréquemment envahie par cette lassitude intense ? Comment “aller mieux” ? Être plus “normale” ? Plus “lisse” ? »

Peut-on vraiment être “comme les autres” ?

J’en ai passé des heures à imaginer avoir “comme les autres” une énergie sympa, constante, acceptable. Une énergie qui ne me laisse pas travailler jusqu’à 5h du matin sur le dernier cours en ligne qui m’explique comment on fait un traitement statistique de données de recherche en physiologie ou encore qui se dit que lire 3 ouvrages de référence sur la psychologie sociale et cognitive en 1 semaine est plus important que des heures de sommeil non rattrapables. Puis qui décide de lâchement me laisser tomber quand j’ai un dossier hyper important mais peu passionnant à rendre dans 10 jours (je suis laaarge ! Si je dormais pendant 9h ?), que j’ai l’impression d’avoir épuisé une énième passion, et que je me demande pour la quinze millionième fois ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie. Le tout en regardant 4 saisons d’une série Netflix en quelques jours pour échapper ces questions là et tenter de mettre, pour quelques heures, mon cerveau au repos.

Alors du coup j’ai testé plein de trucs. Médecines alternatives pour réguler l’énergie, remèdes de grand-mère pour me booster dans les périodes de creux, livres de développement personnel pour comprendre ce qu’il se passait dans ma tête et dans mon corps, psychothérapie et coaching pour passer mes blocages… J’ai pas tout essayé évidemment, mais quand même pas mal au cours des années.

Et franchement, rien n’a été magique. Sur le long terme, la pratique de la méditation avant de dormir m’a aidé. Mais plus à prendre conscience de mon fonctionnement qu’à réguler mon énergie. Rien de magique. Rien pour me réguler.

Parce qu’intrinsèquement je n’en avais pas besoin.

Et si je restais juste moi ?

En réfléchissant un peu sur mon fonctionnement, en étant plus à l’écoute de mes besoins et en comprenant comment ces périodes s’enchainent, j’ai compris que je n’avais pas besoin de me réguler.

Finalement, accepter qui je suis et mon rythme pour ensuite adapter mon environnement a été, est toujours, ma solution.

On ne pourra pas imposer à un océan de ne pas faire de vagues. Par contre on pourra composer avec ces vagues. Voire même s’amuser avec (vous avez essayé de surfer sans vagues ? Pas drôle. Bon, j’ai jamais essayé avec des vagues non plus mais dans l’idée on se comprend.)

Vous ne pourrez pas aller à l’encontre de votre fonctionnement naturel. Essayer de le faire ne rajoutera qu’à votre fatigue. D’abord en vous épuisant à aller à contre rythme, ensuite en culpabilisant de ne pas y arriver vraiment.

Mon conseil personnel, pour tous les slasheurs, multipotentiels, multipassionnés qui passeraient sur cet article en se demandant comment calmer le rythme ou comment diminuer cette fatigue chronique, serait en fait de l’accepter. De S’accepter.

Acceptez votre rythme atypique, acceptez la débauche d’énergie qui vous emporte quand un projet vous passionne, laissez vous emportez par la vague. Et quand ça redescend, acceptez ce temps de pause, de calme, de vide. Il ne nous définit pas, il n’est pas un présage de mauvais augure, il est juste un temps de transition, de repos, qui nous permet de recharger nos batteries d’énergie, de créativité, de passion.

La culpabilité ne serait-elle pas la coupable ?

S’enlever ainsi le poids de la culpabilité et tout ce qu’on s’inflige en s’imposant un rythme qui n’est pas le notre permet une amélioration de ces états de fatigue. Oh quel bonheur de ne plus culpabiliser de vouloir rester seule, ne parler à personne et regarder des séries ou lire des livres de fiction juste pour le plaisir. Me retrouver avec moi-même, fatiguée, mais curieuse de voir où la prochaine vague d’énergie m’amènera.

Par l’expérience, en vivant ces situations régulièrement, j’ai finit par comprendre mon rythme interne. J’ai aussi appris à compter sur mes forces et mes ressources internes pour arriver “à la fin” au résultat que je voulais.

En se connaissant, on va pouvoir aussi adapter notre environnement, nos activités à ce qui nous correspond. C’est évidement un chemin, une progression. Je n’y suis pas encore, mais j’anticipe le plaisir futur d’être à mon compte. Pouvoir adapter mes horaires de travail à mes pics d’énergie. Le soulagement de pouvoir me reposer sans devoir me justifier de cette pause dans une journée ou une semaine. Et quelle affirmation de soi que de se faire confiance pour y arriver en embrassant ses propres forces !

Être multipotentiel, c’est une aventure de tous les jours. Des envies fortes et intenses qui nous emmènent dans des endroits surprenants. C’est une chance, une force. Notre énergie n’est pas linéaire. Et alors ?

Petit disclaimer à cet article. Je parle évidemment de mon ressenti et de ce qui m‘a aidé moi. Je ne suis pas une fan des méthodes miracles de base. Par contre, je trouve important de préciser ici que parfois sous des périodes de fatigue intense

peuvent se cacher des soucis de santé. Il peut être bon d’en discuter avec votre médecin si les moments de fatigue sont des moments de grande souffrance, physique ou mentale. Je parle bien de niveau d’énergie qui fluctue. Pas de douleurs physiques ou mentales. Je voulais juste faire cette précision pour éviter des retards de diagnostic à des personnes qui pourraient interpréter cet article comme “souffrir est normal”. Ça ne l’est pas.

Je veux aller plus loin sur ce thème

L'éKipe est sur le pont pour te proposer au plus vite du contenu qui déchire.

Si tu veux être tenu au courant dès que c'est disponible, inscris-toi juste en dessous :

Partage l'article sur :

Par Lauriane Terol2 mars 2021 📰 Article2 commentaires

À propos de l'auteur, Lauriane Terol

Lauriane est formatrice de métier et dévoreuse de livres le reste du temps. Enfin, quand elle ne s’essaie pas à l’écriture, sa nouvelle passion. Nouvelle ? Pas tant que ça, mais enfin acceptée avec enthousiasme et explorée, certainement ! Sa marotte habituelle, découvrir comment les choses fonctionnent : la psychologie, la physiologie, l'écriture… Pour elle c’est ça la vraie magie dans la vie. Et quand, en plus, elle peut partager ses découvertes avec son entourage, alors c’est le jackpot (pour elle…). Sa plus grande fierté actuellement est d’arriver à porter les passions des créateurs qui l’entourent en mots pour les accompagner dans leurs projets.

Contenus similaires

  • Bonjour Lauriane, merci pour ces mots qui bouillonent également dans mon cerveau et que je n’avais pas réussi à coucher sur le papier. Vous l’avez fait, me voilà soulagée d’une tâche que je n’arrivais pas à définir.
    Je souris, grimace, bougonne en vous lisant car vous dites très justement ce qui compose mon quotidien. Sourire d’avoir trouvé les mots grâce à vous, je grimace qd je comprends et compatis à la fatigue que vous évoquez et bougonne à l’allusion de cette foutue culpabilité, un vrai poison celle là.. Qui ronge parfois très profondément et douloureusement jusqu’à se demander parfois si elle ne nous laisserai pas au bord du ravin de la dépression attendant que vos pieds y glissent. Heureusement, le lendemain, bien souvent, on relève la tête et faisons demi tour vers les projets, les challenges, la difficulté qui devient ludique.
    Bref, un très grand merci à vous encore une fois Lauriane. Peut être arriverais-je à moins me détester quand je ne suis pas concentrée et un moment découragée 😏

    • Hello Celia! Merci pour ce commentaire, ça me rend toute chose de voir que mes mots peuvent aider d’autres personnes! Alors merci merci merci pour ce partage!
      J’espère que la vague est bonne pour vous en ce moment et que la culpabilité vous ronge un petit peu moins dans les moments de creux! 🤗

      (Désolée du temps pour répondre, je n’ai pas reçu de notification ! 😅)

  • {"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}
    >