Aujourd'hui, j'avais envie d'aborder un sujet qui me taraude depuis longtemps et que je retrouve quasiment à chaque fois que je rencontre un multipotentiel qui se découvre.

Et comme j'ai vécu je vis cette expérience régulièrement, je me suis dit que ça valait le coup d'en parler. 

De quoi je parle ? De la confiance en soi, cette capacité essentielle qui nous permet de relever des défis avec assurance et qui est souvent mise à l'épreuve dans notre vie quotidienne. 

Pour les multipotentiels, ce sentiment peut être à la fois notre plus grande force et notre talon d'Achille. 

Face à un défi passionnant, nous arrivons à atteindre des niveaux de réussite que beaucoup envient. 

Cependant, face à des situations qui peuvent paraitre parfois anodines, le manque de confiance peut nous paralyser. 

Pourquoi cette dualité ? La réponse réside dans notre manière de gérer nos émotions, la peur de l'échec et travailler à une meilleure estime de soi. 

C'est justement ce que je te propose d'explorer dans cet article.

Les défis du multipotentiel

On retrouve une sorte d'ambivalence chez quasi tous les multipotentiels qui nous rejoignent chez Kmeo au sujet de la confiance en soi. 

Il y a d'un côté une assurance presque démesurée en nous quand on se retrouve face à un défi qui nous titille et tombe dans notre zone d'intérêt.

On se sent puissant, capable, les choses paraissent évidentes, le chemin s'éclaire seul devant nous et aucun obstacle ne semble impossible à surmonter... 

Bref, ça roule et on frise le sentiment de "toute puissance".

Et en parallèle de ça, on peut être mis en difficulté sur des choses absolument anodines pour la plupart des gens...

Comme décrire notre processus pour arriver à résoudre ces problèmes complexes par exemple.

Ou devoir trouver des arguments pour convaincre des décisionnaires d'un problème qu'on voit arriver aussi clairement qu'un nez au milieu d'une figure, mais qu'on semble être seul à anticiper. (Ça s'appelle le syndrome de Cassandre si tu veux rechercher, c'est assez fréquent chez les profils multis). 

Ou enfin se liquéfier dès que quelqu'un nous demande "et toi qu'est-ce que tu fais dans la vie ?".

Difficile de mettre des mots sur la somme astronomique de connexions et de compétences qu'a dû faire notre cerveau entre des trucs qui n'ont rien à voir les uns avec les autres pour arriver à une conclusion simple, élégante et totalement évidente pour nous dès le départ, alors qu'elle n'avait pas effleuré l'esprit de notre entourage avant qu'on la propose.

Alors que se passe-t-il chez les multis quand on parle confiance en soi ?

Mieux comprendre la confiance en soi et l'estime de soi

Ici, il est important de comprendre que deux éléments travaillent de paire. 

La confiance en soi ET l'estime de soi.

L'un ne va pas sans l'autre.

Pour comprendre un peu ce que chacun recouvre comme notions, voici des illustrations, qui valent parfois bien plus qu'un long discours.

L'estime de soi repose sur notre mental.

Sur notre vision de nous-même.

Elle se construit pendant l'enfance, notamment par ce que nous renvoie notre entourage sur nous-même.
Cela nous permet de construire notre vision de nous-même, de notre comportement, de nos croyances, etc. 

Ce n'est pas figé, on va pouvoir faire évoluer cette perception de soi, notamment en travaillant sur la confiance en soi, mais avant de faire ce travail ça peut être un peu rock'n roll.

La confiance en soi se bâtit sur nos actions.

Ce qu'on fait au quotidien qui nous permet de découvrir, tester, puis connaître nos capacités et compétences et nous donne la confiance nécessaire pour agir la fois d'après.

Ça c'est pour la théorie.

Maintenant, comment ça se passe chez les profils multis ?

Le multipotentiel face à la confiance et à l'estime de soi

Niveau connaissance de ses capacités, on est en général pas trop mal.

 
On a tellement testé de choses différentes, qu'on a une bonne idée de ce qu'on peut faire ou pas pour atteindre un objectif.

Par contre, on va souvent pêcher sur la partie "être soi" et "ne pas se comparer". Et ça s'explique dès qu'on regarde la "version multipotentiel" de l'estime de soi...😑

Si là on arrive encore à sauver la mise en agissant (envers et contre tout) selon nos envies (enfin quand on vit bien notre profil touche-à-tout, parce que malheureusement il arrive parfois qu'on n'y arrive plus tant que ça...), on remarque qu'il est très difficile pour la plupart d'entre nous de cocher les différents éléments.

Un déséquilibre qui nous épuise...

Naviguer entre confiance en soi et syndrome de l'imposteur

On l'a vu juste au-dessus, il y a beaucoup de choses qui peuvent nous fatiguer en tant que multis sur le plan personnel et professionnel.

Mais ce déséquilibre entre la connaissance de nos capacités et cette difficulté massive à nous sentir fier ET sûr de nous est épuisant en lui-même.

Parce qu'il nécessite de faire une gymnastique intellectuelle constante entre ce qu'on voit, perçoit presque instinctivement, et ce qu'on nous demande de faire au quotidien : expliquer, démontrer, analyser.

Alors évidemment ces étapes sont nécessaires dans certaines situations.

Se reposer sur des données concrètes pour prendre des décisions est impératif pour déjouer les biais de notre cerveau, surtout quand on parle de décision à fort impact.

Mais c'est épuisant de faire du rétro-pédalage en permanence.

De devoir, pour les choses les plus simples, expliquer et détailler ce qui pour nous devrait être évident pour tout le monde.

C'est comme essayer d'avancer en mettant le frein-à-main.

Frustrant, énergivore et pour nous, exténuant.

Et quand on a l'impression d'être seul à avancer à une vitesse différente "des autres", on se dit qu'on est différent, un extra-terrestre. 

On nous a appris à l'école que deviner un résultat n'était jamais suffisant, que ça ne valait rien (petite pensée pour tous les profs de science qui se sont arrachés les cheveux avec moi...). Que c'était suspicieux. Qu'on trichait. Que ce n'était pas honnête.

Et tous ces commentaires, on les a internalisés. Ils sont devenus la petite voix qui nous fait douter, qui nous rabaisse parfois encore aujourd'hui.

Un paradoxe qui paraît maintenant évident...

Accepter son profil pour s'accepter soi

Tout notre profil s'est construit autour de la curiosité, de l'apprentissage, de la découverte et, pour certaines compétences, de leur maîtrise. 

Et toute notre vie, on nous a rabâché que c'était de la triche, que si c'était trop facile, ça n'était pas du vrai travail.

Ou alors qu'on était de sacré "mégalos" à nous penser capable de trouver des solutions à "quasiment tout".

Parce que notre problème n'est pas de faire.

On est dans l'action.

On est dans la recherche de solutions.

Notre problème est de comprendre ce qu'on fait, comment on le fait, l'accepter pour pouvoir finalement en parler.

Y compris à nous-même...